Un verbe comme pikupańu a pour radical pikupańi-. Les radicaux se terminant en -pańi, sont une sous-classe des radicaux en i bref. Ils se conjuguent au conjonctif comme les verbes en i bref (prenant un t à la 3e personne), plutôt que comme un verbe en n (qui prend un k à la 3e personne). Le i tombe quand on ajoute une terminaison qui commence par un n.
VERBES À RADICAL II EN -pańi
pikupańu
qqch est brisé
pikupańńu
[le sien] est brisé
kupańu
qqch tombe
apu kupańit
qqch ne tombe pas
papańu
qqch arrive
apu papańit
qqch n’arrive pas
ishpańu
il y en a assez
apu ishpańit
il n’y en a pas assez
ashapańu
qqch recule
ashapańipan
qqch a reculé
akuapańu
qqch s’échoue sur le rivage
akuapańńu
[son bateau] s’échoue sur le rivage
nakapańu
qqch s’arrête
nakapańitshe
ça doit s’être arrêté
pakupańu
qqch s’assèche
apu pakupańnit
[son ruisseau] ne s’est pas asséché
ńikupańu
le temps se couvre
ńikupańipan
le temps s’était couvert
uemapańu
qqch est passé
uemapańitshe
ça doit être passé
REMARQUES ORTHOGRAPHIQUES
Quand on conjugue ces verbes, il faut faire attention de repérer les suffixes qui commencent par n, car alors, la forme verbale qui en résulte s’écrit avec deux n : kupańnu[le sien] tombe, apu ashapańnit[son véhicule] ne recule pas.
Les deux n : ńn résultent de la règle suivante : (ń+i+n=ńn). Les voyelles brèves tombent entre consonnes homorganiques (qui ont le même lieu d’articulation).
Les verbes II en -pańi ont souvent une forme identique VAI, comme on peut s’en rendre compte en consultant le dictionnaire. Mais, contrairement aux VAI qui se conjuguent comme des verbes en n, les VII se conjuguent au conjonctif comme les verbes en i bref (prenant un t à la 3e personne), plutôt que comme un verbe en n (qui prend un k à la 3e personne).
Le n de -pańi est un l à Betsiamites et à Mashteuiatsh, c’est indiqué par l’accent sur le n : ń.