Observation
nuapamau auen je vois quelqu’un
nuapaten tshekuan je vois quelque chose

Auen et tshekuan dans les exemples ci-dessus sont appelés pronoms indéfinis. Notons qu’ils ont la même forme que les pronoms interrogatifs auen qui? et tshekuan quoi?.

Les pronoms indéfinis indiquent qu’on ne précise pas de qui ou de quoi on parle ou que la personne ou l’objet dont on parle est inconnu. Comparez les deux phrases suivantes :

nitaimikuti Mańi utakushit Marie m’a appelé hier
nitaimikuti auen utakushit Quelqu’un m’a appelé hier

 

Alors que le pronom auen s’applique aux entités animées (principalement les humains et les animaux), le pronom tshekuan s’applique aux entités inanimées (principalement des objets). Le pronom auen prend la forme de auenitshenat au pluriel et auenńua à l’obviatif.

nuapamau auen je vois quelqu’un
nuapamauat auenitshenat je vois des gens
uapameu auenńua il voit quelqu’un’ ou ‘il voit des gens

 

Le pronom tshekuan se rend par tshekuani ou tshekuana au pluriel neutre. À l’obviatif, il se rend par tshekuanńu au singulier et tshekuanńua au pluriel.

nuapaten tshekuan je vois quelque chose
nuapaten tshekuani/tshekuana je vois des choses
uapatamᵘ tshekuanńu il voit quelque chose
uapatamᵘ tshekuanńua il voit des choses

 

Voici un tableau récapitulatif des formes que prennent les pronoms indéfinis auen et tshekuan :

Neutre Obviatif
Singulier Pluriel Singulier Pluriel
ANIMÉ auen auenitshenat auenńua
INANIMÉ tshekuan tshekuani
tshekuana
tshekuanńu tshekuanńua

Les pronoms indéfinis auen et tshekuan peuvent être aussi utilisés comme noms. Comme dans le mot matshi-auen le diable (littéralement ‘une mauvaise personne’) ou dans nitshekuanim mon bidule. De plus, comme tshekuan peut être aussi utilisé comme nom, il prend indifféremment la marque pluriel -i des pronoms inanimés, ou celle du pluriel -a des noms inanimés.

Autres usages

Les pronoms auen et tshekuan s’emploient dans des phrases négatives avec un sens pouvant se traduire par personne ou rien.

apu auen tat il n’y a personne
apu tshekuan uapataman je ne vois rien

 

Ils s’emploient aussi avec kassinu/mishue et natamikᵘ. Ainsi, ils forment des locutions se traduisant par tous, et n’importe qui ou quoi respectivement.

kassinu aueńnua nishtuapamiku tout le monde le connait
mishue aueńnua nishtuapamiku tout le monde le connait
kassinu tshekuan pikupańu tout est brisé
mishue tshekuan pikupańu tout est brisé
natamikᵘ auenńua aimieu il parle à n’importe qui
natamikᵘ tshekuanńu metuatsheu elle joue avec n’importe quoi