Les verbes uikan et tshishin ont des radicaux qui se terminent par n. On observe que le verbe ne marque pas le -u final, caractéristique de la troisième personne à l’indépendant indicatif présent. On observe aussi qu’à la 3e personne du conjonctif, le n final du radical est effacé et la terminaison est -k plutôt que le -t qui utilisé avec les autres radicaux II.
Le n du radical se voit bien dans la plupart des formes. On le voit par exemple à l’indépendant indicatif passé uikanipanc’était délicieux, à l’obviatif de l’indépendant indicatif présent : uikanńu(son repas…) est délicieux, et au conjonctif indirect : uikanikue(je ne sais pas si…) c’est délicieux.
EXEMPLES DE VERBES À RADICAL II EN n
pakan
qqch est enflé
apu pakak
ce n’est pas enflé
uikan
c’est délicieux
uikanipan
c’était délicieux
animan
c’est difficile
apu animak
ce n’est pas difficile
tipanan
c’est à part
tipananipan
c’était à part
uapan
c’est l’aube
apu uapak
ce n’est pas l’aube
apatan
c’est important
apu apatak
ce n’est pas important
matshan
qqch est laid
matshanipan
qqch était laid
nukuan
qqch est visible
apu nukuak
qqch n’est pas visible
upain
c’est soulevé par les vagues
apu upaik
ce n’est pas soulevé par les vagues
makain
il y a de grosses vagues
apu makaik
il n’y a pas de grosses vagues
mitshen
qqch est abondant
apu mitshek
il n’y en a pas beaucoup
nipin
c’est l’été
nipinipan
c’était l’été
tshishin
il fait froid
apu tshishik
il ne fait pas froid
putin
qqch est brouillé
apu putik
ce n’est pas brouillé
nitautshin
qqch pousse
nitautshinipan
qqch poussait
takuatshin
c’est l’automne
apu takuatshik
ce n’est pas l’automne
sheun
qqch est fragile
apu sheuk
ce n’est pas fragile
ńikun
il tombe une neige sèche
ńikunipan
il tombait une neige sèche
akutinun
c’est boueux
apu akutinuk
ce n’est pas boueux
pipun
c’est l’hiver
apu pipuk
ce n’est pas l’hiver
eshun
qqch est émaillé
eshunitshe
ce doit être émaillé
kashtun
il y a une tornade
apu kashtuk
ce n’est pas une tornade
REMARQUES
À l’indépendant, la voyelle i est insérée entre le n du radical et un suffixe modal (-pan, -tak, -shapan, -tshe, -kupan); parfois, on utilise à l’oral un uLes 2 possibilités sont attestées historiquement, mais pour des raisons pédagogiques d’uniformité dans les conjugaisons, seule la forme du suffixe avec le i a été retenue dans l’orthographe innue : nutinipan. [nutinipan] ou [nutinupan] il ventait.
Il ne faut pas confondre les verbes qui ont partout un radical en n avec les verbes à radical en un dans le dialecte de l’ouest. Ces derniers alternent dans les autres dialectes avec le radical en u. Voir radicaux en u(n).